Contes et Poëmes des Anciens de l’E. P. S. de Bavay

 

- 1976 -

Contes et Poëmes Epëessiens

 

VOUS EN SOUVINTES-VOUS

 


 

Lorsque douze ans vous eûtes

Et que, de la "communale" tout vous sûtes

Il fallut bien vous envoyer

D'autres maîtres ennuyer.

Il va sans dire que, de BAVAY

L' E.P.S. s'imposait.

De bon cœur, vous y allâtes

Mais, sous le porche, déjà vous hésitâtes

Et, la mine toute déconfite

C'est une entrée, très lente, que vous fîtes.

Les premiers jours, d'humeur chagrine, vous fûtes

Et, de joie guère, vous n'eûtes.

Mais bientôt le dessus vous prîtes.

De nouveaux camarades vous fîtes

Et un meilleur moral vous acquîtes

Très vite.

A vos professeurs vous vous présentâtes,

Entr' élèves vos noms, vous échangeâtes

Au fil des jours vous vous jaugeâtes

Et des projets vous échafaudâtes

Pour vous le Destin

Nourrissait de noirs desseins.

En effet, des expériences vous ratâtes

Des erreurs vous commîtes

Entre autres confondant sulfite

Avec sulfate.

Des tirades vous déclamâtes

Et des vers vous récitâtes.

Que de pages vous écrivîtes

Et que d'interrogations écrites ?

Que de cercles vous traçâtes,

Que de points vous alignâtes !

Des perpendiculaires vous élevâtes

Et d'autres abaissâtes.

Si, rapidement, vous acquîtes

En musique, le rythme,

Avec moins d'aisance, vous comprîtes

Ce qu'était un logarithme

Le théorème de Pythagore

Et je ne sais quoi encore.

On vous parla de sinus, de tangentes,

De lieux et de sécantes,

De progressions géométriques

Et d'autres arithmétiques.

Comment le coup, vous tintes,

Jamais vous ne le comprîtes,

Et pourtant vous y parvîntes

Et même, réussîtes

Des années durant, vous fûtes

Sans cesse en butte

Voire même en lutte

Avec toutes ces brutes

Mais, tenir malgré eux, vous voulûtes

Et, souvent vous le, pûtes,

Au prix de durs efforts.

OUI, il fallait être fort !

Une âme de fer, ainsi, vous vous forgeâtes.

Pourtant, lorsque l' E.P.S. vous quittâtes,

Sans regrets, paraît-il, vous le -fîtes.

C'est, à tout le moins, ce que vous dîtes,

Les années ont passé,

Les mauvais jours sont oubliés

Et l'on serait presque tenté, maintenant,

De dire "C'était le bon temps".

La satisfaction, le plaisir que nous éprouvons

En rappelant ces souvenirs,

Est, il faut en convenir

De ce fait, la confirmation*

C'est pourquoi nous sommes heureux

De nous retrouver aussi nombreux

A l'occasion de ce banquet

Si opportunément organisé.


 

LA PREMIERE VISITE

 

E. - Bonjour Monsieur

- Bonjour Madame, vous désirez voir un élève

E. - Oui, Monsieur, mon fils A.   B.

- A.      B. ?            c'est un nouveau ?

E. - Oui Monsieur

- Je vais le chercher

E. - Merci Monsieur

- A.      B. !            A.            B. !

Le jeune pensionnaire arrivant

L. - Bonjour Maman

E. - Bonjour mon garçon - comment ça va ?

L. - Hum !

E. - Qu'est ce qu'y a, ça ne va pas ?

L. - Hum !

E. - Hum ! Hum !, en voilà une réponse explique-toi.

L. - Ben, tu sais, ch' n'est pu l' vie d' famille.

E. - Dis un peu, t'as déjà oublié ma recommandation au sujet du patois. J' t'avais pourtant bien dit qu' ici tu devrais parler correctement

L. - Ben, tu sais, apparemment c' n'est pas c' que tu crois.

E. - Tes professeurs ne causent tout de même pas patois ?

L. - Aux cours non, mais entre eux, je ne sais pas.

E. - N'exagère tout de même pas.

L. - Je n'exagère pas, j' dis que j' sais pas.

E. - Bon, nous avons changé d' sujet et tu n'as toujours pas répondu à ma première question. Raconte - moi comment vous vivez ici.

L. - D'abord, tu dois savoir qu'une maman ça ne se remplace pas et, tu me croiras si tu veux, mais ici, on ne cherche même pas à remplacer les mamans. Figure-toi qu'on a le réveil à 6 heures (maudite cloche) ; il faut, et sans traîner encore, aller se débarbouiller au lavabo : c'est une pièce aménagée tout spécialement : il y a trois tuyaux de 3 à 4 m avec de chaque côté des petits tubes comme un doigt où l'eau coule dans un grand bac, comme une auge. Nous on est trop petits, mais les grands arrivent à se laver les pieds dans ce bac (un à la fois bien sûr).

E. - Et vous vous lavez la -figure dans cette eau

L. - Non,, on la capte à la sortie du tuyau.

E. – AH ! j' respire !

L. - Et puis, des fois, y en a un qui met son doigt au robinet et ceux qui sont à proximité sont aspergés C'est quequ' fois marrant.

E. - C'est bien du gamin, mais si ça vous amuse. C'est donc pas si terrible ici.

L. – Oh ! il faut bien rire un peu pour oublier le cafard car la vie ne s'arrête pas à la toilette à 6 h. du matin - Ensuite il faut plier les couvertures, les draps, retourner le matelas…

E. - Ca ne peut que t' être profitable. Il y a longtemps que j'aurais dû penser à cela.

L. - Et puis, c'est pas tout, y faut cirer les chaussures et, mine de rien, lorsqu'on est en rang, les pions jettent, un coup d'œil du haut en bas.

E. - Et si ça, ne vas pas, vous êtes punis ?

L. - Ouais et ça c' n' est pas encore grave., mais quand l'inspection est faite par le "pélo'', là, si ça cloche, tu reçois une bonne taloche.

E. - Qui c'est ça le ''pélo'' ?

L. - El' directeur.

E. – Malhonnête - tu n'as pas honte ?

L. - Ben ch' est comme cha qu' tout le monde l'appelle (in derrière ben intindu).

E. - Eh bien, ça promet. Et puis tu parles encore patois ! J' te conseille de t' surveiller et, la prochaine fois, si j' t' y prends encore avec ton-patois, j’en toucherai deux mots au Directeur.

L - Tu sais, j' crois que c' n' est pas à faire. Y parait qu'on n'a jamais l' dernier mot avec lui. Or si tu lui parles de cela, ce sera un genre de reproche pour "son école" et il est bien capable de te répondre : "Mais madame B., chez vous, vous n' parlez pas patois ? Même avec vos enfants ? et vous voudriez que moi je répare des dégâts ? Je m' ferais souris pour surveiller 200 chenapans qui causent mal parce que les parents les ont mal éduqués.

V' la à peu près ce que tu risques d'entendre comme réponse. A ta place je m' abstiendrais.

E. - Bon, je verrai, revenons à la vie d'enfer que tu sembles mener Jusqu'alors il n'y a pas de quoi fouetter un chat et tout cela te fera du bien, tu verras,

L. - Je n' dis pas que c’est l’enfer, mais c'est tout de même le bagne. Tout le temps qu' on est hors du lit, on n'a pas une minute à soi.

E. – Il n'y a pas de. Récréations ?

L. - Oh, si peu !

E. - Bon, écoute, il y a une semaine que tu es ici et il faut admettre que tout est changé pour toi - Pour moi aussi d'ailleurs - Ton père a ses occupations et y pense peut-être moins mais, pour moi, c'est pénible également. Je suis certaine que ma visite d'aujourd'hui nous fera beaucoup de bien, à toi et à moi, tu ne le penses pas ?

L. - J' sais pas, p' t' être bien.

E. - Tu es content au moins que j' sois venue ?

L. - Oh oui !

E. – Bon, je t'ai apporté un peu de beurre, de la confiture et une plaque de chocolat. Tu ne feras pas le gourmand n'est ce pas ? Tu sais que nous nous privons pour te £aire ces petites gâteries - Comprends-le bien et surtout, ne l'oublie jamais.

L. - Ca je te l’ promets et d'ailleurs je vais te faire part d'une remarque que j'ai déjà faite en observant le comportement des élèves. J'ai la nette impression que ce n'est pas ici une école de "fils à papa" Les élèves paraissent tous très simples, pas pédants du tout, Je dois te dire que cette remarque m’a fait plaisir car, je j'avoue, j'avais crains le contraire.

E - Tu vois que nous avons bien choisi en t’envoyant à l'E.P.S. de BAVAY et je suis certaine, puisque tu vas y trouver une ambiance qui te convient, que tu t'y plairas ; tu t'y forgeras un caractère d'homme en même temps que tu acquerras un bon bagage pour te débrouiller dans la vie.

L. - Tu sais, une des raisons qui me fait dire que les élèves restent simples, eh bien, c'est que, même ceux qui sont en derrière année, et dont une bonne partie représentent de futurs instituteurs, oui maman, ces gars-là, ils causent toujours patois entre eux. Tiens, j' s' rais curieux de les retrouver plus tard pour savoir si cela se confirmera.

E. - Ils lâchent peut--être quelques mots de patois au hasard et tu t'empresses de tien servir pour ta défense mais je suis certaine que, dans le fond, ils sont de mon avis - Tu vois un instituteur parlant patois ?

L. - On apprend bien l'anglais et tu n'entends pas les instituteurs parler anglais. Alors ?

E. - Bon, écoute et suis mes conseils, tu ne t'en porteras pas plus mal. Ah oui, nous n’avons pas parlé de la nourriture. Comment la trouves-tu ?

L. - Couci-couça. Cette semaine nous avons eu :

- du rôti, purée de pois ;

- deux fois du pot au feu (boeuf gros sel, c'es t le cas de le dire) ;

- du hachis parmentier (avec des restes du pot au feu, mais c'est peut-être encore ce qui était le mieux) ;

- des pommes cuites à l'eau avec une sardine

- des lentilles avec un oeuf cuit dur. Comme tu vois, ce n'est pas un restaurant de l ère classe.

E. - C'est peut-être un mauvais début et ça va s'améliorer.

L. - Tu crois ?

E. - Bah, on verra. Maintenant je vais te quitter. Je r' viendrai la semaine prochaine et j'espère que ton moral sera meilleur et que je n'entendrai plus-ton maudit patois.

L. - N'en rêve pas, chère maman - Au revoir et fais la bise à tout le monde sans oublier le toutou.

E. - Entendu. Au revoir mon garçon. A la semaine prochaine.

L. - A la semaine prochaine.

 

« SOUVENIRS D'UN ANCIEN DE L' E.P.S. »

 

A l'occasion de la présence de M. BLOQUEAU à notre banquet annuel

Vous le savez sûrement tous, déjà, car c’est un évènement nous avons parmi nous, aujourd'hui, un convive exceptionnel en la personne de M. BLOQUEAU, ancien professeur à l' E.P.S.

Certains d'entre vous ne l'ont peut-être pas connu et, à leur intention, je vais brosser un portrait rapide de M, BLOQUEAU tel que je le voyais et, disons-le jugeais voici quelque quarante ans.

Comme tous ses collègues de l'époque, c'était un tyran. Je suppose que vous vous en doutiez. Jugez-en par son attitude envers ma petite personne.

Tous mes bulletins, voire mes compositions, portaient une mention du genre "Peut faire mieux" Je veux bien admettre que c'était vrai, mais… tout de même !!. Était-il humain de me rappeler ainsi mes faiblesses des années durant.

Bien des fois, l'envie me prit d'ajouter à cette mention une autre parmi celles qui lui étaient favorites "Répétition" ou "Déjà vu".

Savez-vous comment M. BLOQUEAU m'interrogeait en Histoire ? Comme les autres professeurs, pour nous faciliter la tâche, après son cour, il nous remettait un résumé que nous devions apprendre et, au cours suivant, il interrogeait sur ce résumé, sauf… lorsqu'il s'agissait de BERQUET.

Pensez que le pauvre BERQUET qui avait déjà bien du mal à apprendre le dit résumé, s'entendait dire que, pour lui, cela était insuffisant,... qu'il devait de surcroît, compulser son livre d' Histoire pour documentation complémentaire et,... invariablement, les questions qui lui étaient posées concernaient des détails ne figurant pas dans le résumé.

Résultat tout aussi invariable : une note relativement mauvaise et en fin de trimestre, le sempiternel

"Peut faire mieux qui entraînait ma mère à « utiliser beaucoup de salive pour essayer  de convaincre le paternel que c'était difficile etc… etc… »

Et pourtant, le croiriez-vous, j'aimais beaucoup M. BLOQUEAU. D'ailleurs, comme aurait dit le bon LA FONTAINE

"Tous le craignaient, mais tous l'aimaient".

Aussi, après d'aussi nombreuses sans le revoir, suis-je heureux de compter M. BLOQUEAU parmi nous à cette réunion et de lui dire combien j'ai pu, au cours de ma vie, apprécier les bienfaits du "dressage" dont nous avons été l'objet à l' E.P.S.. Maintes fois, au cours de nos réunions, ce sujet a été abordé et le fait a été unanimement reconnu.

Monsieur BLOQUEAU, au nom de tous mes camarades, je vous adresse un grand merci, un merci sincère croyez-le bien, pour avoir avec vos collègues, réussi, ô combien, à faire de nous des hommes

Puissent les élèves d'aujourd'hui pouvoir en dire autant de leurs professeurs, dans quarante ans.

 

L'ECHELLE ET L'ARROSOIR

 

- Pourquoi, mon petit

Me regarder ainsi ?

Disait, un soir

L’échelle à l'arrosoir.

Serais-tu présomptueux ?

Aurais-tu fait un vœu

Te ferais-tu  une fête

D'un jour, me causer, tête à tête ?

- Oh ! que dit-elle ?

N'aurais-je à faire ri en de mieux

Que, d'une échelle

Me rendre envieux ?

De grimper vers les cieux,

Je n'éprouve nul désir,

Et: j'estime, grands Dieux

Que la terre doit suffire.

- Mon pauvre rejeton,

Quelle vie terne est la tienne !

N'avoir pour horizon

Que quelques mètres à peine !

Jamais tu ne connaîtras

Le grand, le vrai  frisson

Que l'on éprouve dans mes bras

Là-haut, sur  mon dernier échelon !

Peut-être dit l'arrosoir,

Mais il ferait beau voir

Qui, de nous deux, résisterait

Si, d'aventure,, un orage éclatait

Me remplir, serait toujours aisé,

Mais, refaire, Mademoiselle,

De vos débris, une échelle

Point ne faudrait compter.

 

RACINES

 

Racine, comme la femme, est un sujet sur lequel on peut s étendre longuement. Il existe de nombreuses sortes de racines

- Les racines adventices qui, contrairement à Jean de NIVELLE viennent sans qu'on les appelle ;

- Les racines vomitives elles ne sont pas aimées des cleptomane ... Parce qu'elles font rendre

- Les racines pivotantes ainsi appelées, comme dirait Larousse, parce qu'elles pivotent, c'est-à-dire qu'elles tournent (à ne pas utiliser dans les mayonnaises)

- Les racines tuberculeuses             cultivées en sanatorium

- Les racines dentaires (Racines Zacharie) ;

- Les racines carrées à cause de leur forme.

Ces deux dernières ont tri point commun, elles s'extraient, mais une différence : on utilise l'extrait uniquement pour la carrée.

 

Il y a aussi les racines motivatrices, c'est à-dire celles qui servent à composer des mots.

On en distingue deux principales

-          Celles des latrines

-          Celles d'Hélène.

 

Celles des latrines ont été ramenées par un général de Gaule (dont j'ai oublié le nom), lorsqu'il eut des mélées avec Jules CÉSAR. Ce doit être à l'occasion d'un match de polo vers St GET, au RITZ.

Jules César criait à ses joueurs : « Allez-y à cheval » et le général de Gaule aux siens : « Allez-y à vachettes landaises » . Mathématiquement, cela donnait « Allez-y à (cheval + vachette) »

Le cheval et la vachette ont été mangés et il est resté pour la postérité : « Allez-y à ».

 

Celles Hélène c'est-à-dire de graisse, sont évidemment, plutôt grasses et on les trouve surtout dans les termes grivois.

 

Pour résoudre un problème de chimie, il faut connaître les valences. Pour trouver la signification d'un mot, la connaissance des racines est, de même souvent fort utile. Il suffit de faire la St AISE du mot et, grâce à l'intime au logis, vous trouvez la signification. Exemples :

- Nécrophore : de nekros : mort et phoros : qui porte ; le nécrophore est celui qui porte les morts - c'est ce qu'on appelle communément un pompier funèbre.

- Débinage : préfixe de : privatif et binage ; le débinage est l'action d'enlever le binage (comme aurait dit Cafougnette : ‘On m'a volé m' fuisage’).

- Hygroscopie : de hugros : humide et copie - (très connue à l'E.P.S. ; l'hygroscopie était une feuille spéciale traitée chimiquement et servant dans les écoles grecques pour des interrogations écrites, l'encre étant remplacée par de l'eau (une façon assez sympathique en somme).

 

Il ne faut pas oublier, dans la rubrique racines, celui qui porte son nom : RACINE : Racine était un grand écrivain et, la FONTAINE l'a montré de façon divine dans cette phrase

"Et fait si bien qu'il dé...racine

Celui, de qui la tête, au ciel était voisine".

 

Racine a consacré de nombreuses nuits à NATHALIE. Il s'est dandiné dans les PLAIDEURS. Un de-ses grands succès fut : UN ANGLAIS A ROME (le Titre original est BRITANNICUS)

On disait jadis : Racine boit l'eau de la fontaine BOSSUET, n'en croyez rien. Racine fréquentait les bas quartiers de Paris et les auberges où l'eau était inconnue, Le rôle d'une racine, disait-il c'est de boire et moi, je bois.

J’ose espérer; Monsieur Bloqueau que ce sujet ainsi traité, me vaudra d'éviter cette fois, le "Peut faire mieux.

Adultère = Expression médicale désignant une inflammation de certaines muqueuses

            Ex : il mourut d'un adultère géant.

 

LES ANCIENS DE L' E.P.S. DE BAVAY

 


 

Les anciens de l' E.P.S. de BAVAY

Ensemble, aiment se retrouver

Souriants décontractés, à leur banquet

Annuel. Ainsi, en ont-ils décidé.

Ne pas, à celui-ci, assister,

Cela est-il pensable en vérité ?

Impardonnable et, des collègues, mal appréciée

Est; d'ailleurs toute absence non motivée.

Nulle excuse ne peut 'être tolérée

Si l'on n'est, formellement, empêché.

De ci, de là. de bonnes histoires vous glanerez

Et, le jour J, raconterez

Les meilleures les plus corsées ;

Elles sont chez nous, fort appréciées.

Permettez-moi d'insister

Sur cet important sujet.

Dans le but d'apporter, à notre banquet,

Encore et encore plus de gaieté.

Boire un petit coup serait peut être indiqué,

Amis, oui;. nous allons trinquer.

Vive l’E. P. S. et,

A la santé de ses Anciens regroupés !

Y pourrions-nous manquer ?


 

UNE HISTOIRE DE CON

 

C'est une syllabe comme une autre, mais c'est fou ce qu'elle peut être utilisée dans le vocabulaire français.

Vous le constaterez, comme moi, en compulsant un dictionnaire quelconque.

Malgré sa consonance péjorative, cette syllabe, entre dans la composition de mots d'une grande portée

L'un d'eux retient la considération de la plupart de nos concitoyens c'est congé.

Je me souviens, entre-autres, qu'à l'inauguration du C.E. j'ai entendu l'ami HURIAU se, lamenter à ce sujet :

 

« Congé, disait-il, on n'entend que cela ici, mais, de congé, diable, je n’ai point,... moi ! Je ne suis plus congéable et pourquoi donc ? Qu'on généralise les congés ou je vais, me congestionner.

Conséquemment, dans la conjoncture actuelle, chers confrères conjuguons nos efforts dans une conjuration consacrée conjointement à la consécration et à la conservation d nos droits aux congés,

C'est un cas de conscience et, si vous consentez à. suivre mes consignes, vous aurez droit à ma considération.

 

Notre situation est inconsistante il faut bien le constater et j'en suis personnellement consterné*'

Ne restons pas contemplatifs, multiplions les contacts, conspirons et, s'il le faut, conspuons les responsables de cette inconcevable incongruité.

Oui, contestons leurs manœuvres et contraignons-les à contracter de nouvelles conventions répondant à notre désir de conservatisme en matière de congés

Qu’on se le dise

 

Aspirine : Épouse d'un aspirant de marine. Généralement très élégantes elle donne à la mode un caractère particulier le cachet d'aspirine.

Ballerine : Matelas de plume très doux,, utilisé pour les divans.

Ex : Il s'étendit de tout son long sur la ballerine

 

LE JEU DE CROSSE

 

On parle beaucoup, on parle de plus en plus, on parle trop de golf, jeu sportif importé d'Angleterre mais on oublie, je crois, que nous avons tout aussi bien en FRANCE le jeu de crosse.

Il y a, je l'avoue, entre ces deux jeux, une différence fondamentale, dont je vous reparlerai tout à l'heure, et qui, à mon humble avis, est loin d être à l'avantage des Anglais.,

Par ailleurs, il s'agit, d'un côté comme de l'autre, de frapper sur une balle avec un bâton recourbé : une crosse.

 

Jusqu'alors, le golf n'était pratiqué, en France, que par les gens "biens" ou dits tels, mais il paraîtrait que l’on cherche à le "démocratiser".

 

Pourquoi ? mais oui, pourquoi ?

Notre jeu de crosse n'était-il pas lui, démocratique ?

Y avait-il jeu plus populaire ?

 

Pourquoi ne pas, tout simplement, faire revivre ce bon vieux jeu de nos pères, avec ses crosses et ses sympathiques "cholettes" ?

 

C'est qu'il y avait jadis des "mordus" de ce sport ; y en a, paraît-il encore, même parmi nous et apparemment ils font figure de phénomènes !!!

 

Quoi de plus naturel pourtant, pour un bon crosseur d'avoir ses crosses bien entendu, mais aussi ses

cholettes personnelles ?

 

Les-as du billard ont bien leur queue particulière, pourquoi le maître crosseur utiliserait-il les cholettes de n'importe qui et pourquoi prêterait-il les siennes aux voisins?

 

C'est qu'il en a beaucoup de soins de ses cholettes et, s'il lui arrive de les confier, ce n'est qu'à des mains expertes et seulement pour les soupeser, les palper, les … apprécier.

 

Que trouver à redire à cela ?

Pour lui, c'est un bien précieux, inestimable la cholette,  c'est une partie de lui-même et … quelle partie !

 

Aussi, n'est-il pas étonnant,- et c'est là que se trouve la grande différence avec le golf -, qu'il se refuse à laisser aller ses cholettes dans les trous.

 

Avec ses cholettes, il va droit au but, mais pas dans le trou,

 

Que les Anglais le fassent, c'est leur affaire, pour le crosseur  français, il ne peut en être question, même si le trou se trouve bordé d'un gazon bien soigné.

 

Ne me parlez donc pas de démocratiser ce golf absurde et dites vous bien que les Français n'ont rien à envier aux Britanniques dans ce genre de sport.

 

Vivent les Crosseurs Vivent leurs crosses et Vivent leurs cholettes

 

Où il est prouvé (comme aurait dit A. Dumas)qu’il est difficile de composer un menu pour un banquet.

 

C'est dont se plaignait récemment notre président Garin et devant mon scepticisme, il me dit : essaie donc d’interroger ceux qui viennent à notre banquet annuel. Demande leur, ce qu'ils désireraient sur la table.

Je l'ai fait. Eh bien mes amis c'est à peine croyable. Jugez-en vous-mêmes.

 


 

Mon plat favori m'a dit Véron

C'est le pot au feu au paleron.

Fi, du paleron, a répondu Jumiaux.

Et vive l'aloyau !

Quant à Dupont

Il a plutôt un faible pour le mouton.

C'est aussi l'avis de Colot.

Avec une. préférence pour le gigot.

On fait le banquet trop tôt dit Pierre Delvallée,

Ce n'est pas encore l'époque du cochon de lait,

Ce n'est pas pour autant râle Senaux

Que l'on trouve, au menu, du jambonneau !

En bon chasseur, Carlier

Apprécie le sanglier.

moi itou, annonce Demasure

Et tout particulièrement la hure.

Mais c'est la palombe, ou pigeon ramier

Que tire plus volontiers Tonier.

A Malplaquet, il a de la place Turpin,

Aussi, croyez-moi, il en mange du lapin

C'est mi peu kif - kif pour Delcourt

Qui aime tous les produits de la basse-cour.

Pour son compte personnel, Deghaye

Ne veut plus que du coq anglais.

Ayant le bec fin, Jocaille

A jeté son dévolu sur la caille«

Mai s il est battu par Voisin Alban

Qui ne veut rien moins que de l'ortolan.

Qu'elle soit ou non au bleu, pour Dewitte

Rien ne vaut une bonne truite.

Mais, selon son désir, pour Sibille

Vous mettrez de l'anguille

Et pour Lasselin,

Ce sera du colin.

Du poisson ? Hum, fait Basilien,

Ami, c'est que j' préFère les cuisses de batraciens.

J'ai le sang épais, lamente Fiévet

Et, force m'est de manger des navets.

Par contre, dans le jardin de l'ami Lefebvre,

Ce que vous trouverez, ce sont des fèves.

Quant au vétéran Richard,

Son secret de bonne santé : les épinards

Aussi, lui ai-je demandé, moi Berquet,

De m'en donner un plein baquet.

Car je n'ai guère apprécié les panais

Que m'avait tant vanté notre brave Sené.

Je partagerais plutôt les vues de Bavay

Pour les pois d’Annonay,

Voire, à la rigueur, pour les haricots

Comme Gaston Gillot

Mais non celles de Paul Gillot

Qui ne jure que par l'ex tambouille du "PELO".

De Parmentier, vive le hachis

A claironné Daniel Cauchy.

Jamais, a répondu Chanoz

Car, là-dedans il n'y a pas d'os !

Pourquoi, susurre Maurice Delvallée

Ne pourrai-je aimer le lait ?

Et moi, pleurniche Baudour

Pourquoi serais-je privé de petits fours ?

C'est, lorsqu'il y avait des tickets pour du pain

Qu'à le plus souffert notre ami Dupin.

Et c'est Vire que vise Georges Jouille

Car il adore, en sa gorge, l'andouille.

Pour me tenir en forme, m'a confié Landrieux

Tous les matins, je gobe three œufs.

Pouah ! lance alors Limelette

C'est tout de même meilleur en omelette !

J'ai perdu mes dents se désolé Largillière

Et je ne peux plus manger qu'à la cuillère.

Qu'à cela ne tienne, reprend Monchicourt

Fais comme moi adopte le yaourt.

Ou comme ma femme lance Soufflet

Qui se satisfait, elle, d'un soufflet.

Admirez la bonne mine de Maurice Voisin ;

Si vous l'enviez, comme lui, gavez-vous de raisins.

Quant à notre président Garin

Il lui suffit d’un bon savarin.

Alors que Delcroix

Préfère le gâteau des Rois.

Le moins difficile pour la table, c'est Dehove

Tout ce qu'il mange, dit-il I love.

A l'inverse, cas bien spécial, celui de Tristram

Pour qui seule, compte la nourriture de l'âme

Mais dixit  son épouse, il attacherait aussi

Une certaine importance à celle de son zizi.

Si vous voulez composer un menu qui plaise,

Voilà de quoi vous mettre à l'aise.

Aussi craindrais-je qu’aujourd'hui beaucoup soient déçus,

Qu'à Bavay, ils s'estiment mal reçus,

Et fassent comme notre pétulant Gandy

Qui ne vient plus car, chaque fois, de son Étable,

Il sortait "s'gâte" et, jamais, sur la table,

Il -n'a trouvé, pour elle, un seul radis.

P.S.      Je n'ai pu contacter Dutrieux

Dimanche dernier j’ignorais encore

S'il avait donné en non son accord

Mais qu'importe puisqu' ailleurs, il n'eut trouver mieux.


 

Albert BERQUET                12 Octobre 1975.

PROVOCATION

 


 

Il fallait peu de chose, pour, sur le pré,

Jadis, se rencontrer.

La même passion pour une belle,

Pour une même chose, semblable envie,

Et, crac ! on c’était le duel,

Souvent à mort … Pour la vie

Pour un pet de chat, on croisait le fer

Et, comme avec l'honneur, point on ne badinait,

Nul n'eût osé s'y soustraire

S'il avait reçu un soufflet.

Les us ont changé mais, si plus l’on n’tue

Ce n'est par. pour autant que l'on reste joue tendue.

Si. par exemple, je lance à Léonide Soufflet,

Bien placé un camouflet,

J'ai -tout lieu de prétendre

Que sa réaction ne se fera point attendre.

Qu'il considère comme faite la chose

Et sache que sa prose

L'an prochain ici, doit être entendue.

A ton entendeur, salut !


 

Albert BERQUET

L’E.P.S.

 

Ce fut dans -notre vie d'adolescents dociles

Un séjour d'aliénés, dans un bien triste asile

Aliénés, non du £ait de nos cerveaux débiles,

Mais parce que frustres de nos droits juvéniles.

Il fut à Bavay, au coin de la place,

Un établissement’ mais pas un palace,

Une Ecole  Primaire Supérieure.

Là ; estimaient sage les instituteurs

D'envoyer, pour assurer la relève,

Leurs meilleurs élèves.

Nous y passâmes de mauvais moments,

Loin de nos amis, loin de nos parents ;

C'était dur, c'était même pénible.

Nous ne mangions plus comme à la maison,

Avions nouilles et riz plus que de raison,

Oui, c'était horrible.

Mais nous étions là pour tout autre chose

Et, si -nous étions quelquefois moroses,

Nous devions nous rappeler sur l'heure

Les privations et les grands sacrifices

De nos parents pour assurer leur fils

D'un avenir meilleur.

Aussi, est-ce avec le sens du devoir

Que nous attaquâmes Grammaire et Histoire,

Orthographe Maths et Géographie

Et Dissertation, Physique et Chimie,

Sans négliger même Instruction Civique,

Voire aussi Musique.

Nous n’avons pas eu à le regretter

Car, pour la vie, nous étions bien armés

Et nous devons crier sans cesse,

N’est-ce pas là toute la vérité

Que nous le à sa Majesté

Feue notre E.P.S.

Albert BERQUET

 

Biseauter = Donner un baiser, terme léger fréquemment employé au XVI ème siècle.

Ex : Après moult mignardises, sa belle étant de glace, il la biseautait. (Rabelais).

Caca = Variété de perroquets bavards des Iles sous le vent

Ex : Le caca se nourrit de mouches.

EL’ GRAND’ DECISION

 


 

C’était il y a un demi siècle,

Un gamin de onze ans encore un peu espiègle ;

Comment, déjà eût-il pu être sage ?

Il n'avait jamais quitté son village !

L - Man ! té n' sais point c' quel mait' m'a dit ?

E - Non, mais dis-le me, m' petit.

L - Eh bin, y m'a dit qu y fallot qu' j' imbrasse

Comme li

E – Quoi ? Qu'est-ce qu'y faut qu' tu fasses ?

L - T'énerves pas, p' tit' maman

Et attinds plutôt du verbe, el' complément.

Ouais, y m'a dit qu'y fallot: qu' t' imbrasse

Comme li, el' carrière d' instituteur.

E - Ah bon ! Té m' avos fait peur,

… Mais cha m' erpasse,

J'en sus point folle,

J'en sus point cruche,

T'as bin  dit equ' mait' d’école,

Y vollot qu' tu fûches ?

L - Ch' est cha ; y dit qu' j'ai eun' bonn' tiète

Et qu'y faut qu' ej' poursuive mes études.

E - Ech' t' el l'ai toudis dit  qu' t' en tos pas biète

Mais, là,, el' coup est un peu rude.

Ch'est biau d'dire

Qu'y faut s'instruire,

Mais no fortune n'est point faite

Et, ch' n'est point tous les jours, fiète.

Avec quoi qu' in paiera ?

Et' père, y n'a qu' deux bras

Et, des quinzaines,

Y n’ d'a pas deux par semaine.

L - Acoute man, j' sais bin qu' quand un serre déjà s' cheinture,

D' invisager des choses pareilles, cha paraît dur

Mais l' mait' m'a dit qu'y savot d' bonne source

Qu'in pourrot obtenir eun' bourse.

E - El' not', ed' bourse,

Al' est toudis à bout d' course

Et c’ el' la, qu'est ce que ch' est ?

L - Bin, tout c' qu' ej j' sais.

Ch' est, qu' par l' Etat, al' est allouée

Pour permettre aux élèves qui sont doués

Ed' continuer à appreindre

Eun' situation pas inviable,.

Et aussi, pécuniair'mint pus valable.

In un mot y vaut mieux et' mait'  d'école

Eq'. d'étriller des jumints à l'étaule

Note qu'y a d'aut' branches qu' instituteur

Si l' métier n' plait point par malheur.

E - Bin sûr, bin sûr ; ouais, ouais ;

Cha mérite vraimint réflexion ;

Mieux vaut avoir eun' bonne instruction ;

Equ' d'êtr' baudet à jamais.

Ej' va donc in parler à t'père.

A deux, nos étudierons l'affaire

Et. si y fautco faire des nouviaux sacrifices,

Nos les f’rons, pou qu' mieux qu' nous soit un jour      not  fils.

L - Merçi man. Déjà, ej' sus persuadé

Qu' ed' suive l’idée du mait', vos allez décider

Aussi, ej' té promets qu' ed mi tu s’ ras fière

Autant qu' peut l'être eun' mère.

E. - El' pour, el' contre, ont té pesés ;

Quoi qu' té puch' in pinser,

D'un nouviau cran, y faudra serrer s’ cheinture

In mingeant co moins d'viande et yé moins d' burre.

Néanmoins, et' père est d'accord ... à eun' condition :

Ch' est qu' tu n' rintres pas din les contri butions.

L - Promis ! car ed' Satan, y faut et' el' suppôt,

Pou, à ses semblables, réclamer des impôts.

 

Et c'est ainsi, qu'à l' E.P.S. de Bavay

Attérit ce gamin.

Là, il apprit, oui déjà et O combien,

De la vie, les réalités.


 

 

Albert BERQUET.

 

Nous n’avons pas oublié le Rallye 1974 où Daniel CAUCHY et Landelin LIMELETTE avaient contribué à son succès. Pour célébrer ce jour notre ami Henri JOCAILLE a composé cette petite chanson.

 

REFRAIN

 

Par le vent et par la pluie

Daniel Cauchy s'occupe du Rallye

C'est vraiment un type très chouette

Seul' ment il oublie ses cholettes.

 

COUPLETS

 

Tous les Anciens de Bavay

En ont fait l'observation

Cett' année à Verchain-Maugré (refrain)

Pour la dernière compétition.

 

L'équipage Dehove-Sené

Devait gagner évidemment (refrain)

Car il s'était entraîné

Tout' l'année, par tous les temps.

 

Quand Sené s'est présenté

Il était sûr de la victoire

On- lui dit bien ennuyé (refrain)

Surtout ne fais pas d’histoire

 

Quand sa femme veut s'amuser

Cela est très embêtant (refrain)

Elle doit d'abord contrôler

Si Daniel a ses instruments

 

Quinze heures douze en direction de le QUESNOY

Quand là phrase magigue invitait au convoi

Au beau milieu du cours du bon Père DUB0IS

Les « mathiques » splendeurs n'existaient plus pour moi.

 

Bordel = Petit berceau à roulettes en usage dans le Bordelais (d'où son nom)

Ex : Elle mit sa fille au bordel.

 

Cucu = Petit singe de Tasmanie, à queue prenante et s’apprivoisant facilement.

Ex : Le cucu ne nourrit de pralines.

 

Cystite = Plante grimpante à fleurs mauves, dégageant une odeur désagréable.

 

 

PRINTEMPS 28

 

Il pleut avec lenteur sur la verdure neuve.

Sur le sommet du toit mouillé qui luit, se meuvent

Titubants et -balourds quelques pigeons transis.

L'érable solitaire est par instants saisi

De fébriles frissons qui, du fond de la cour

Paraissent émouvoir les murs gris alentour.

Derrière la fenêtre étriquée de dortoir

Un falot se balance, insolite encensoir.

Il pleut sur le silence plat du crépuscule.

Au jardin détrempé les roides campanules

Avec les ancolies, près des pissenlits drus

S'aquarellent de bleu de nuit sur fond d'or cru

Le soir s’appesantit sur la brume qui flotte.

Au recoin du préau le jour mourant sanglote.

Dans le sentier boueux qui mène aux vieux remparts,

Au bout du jardin clos, les creux des pas épars

S'unissent peu à peu en flaque opalescente

Où viennent s'iriser des lueurs frémissantes.

J'ai tourné vers la cour carrée mélancolique

Mon regard où passait un rêve bucolique.

J 'ai sur le goudron noir où  la nuit s'assagit

Vrillé comme un trépan ma lourde nostalgie.

De la cabane hiératique et maigrichonne

Monte le ronron mou du moteur qui ronchonne

Comme s’il protestait d'avoir à hausser l’eau

Dans la cuve perchée plus qu'à dix mètres haut

Cependant que s'étale à ses pieds d'acier grêles

Une mare où remplir sans peine cent gamelles,

Et qui pour ce que vaut le brouet quotidien

Ou pour notre toilette conviendrait fort bien...

 

Léonide SOUFFLET.

 

La suite est égarée. Espérons que notre ami Léonide la retrouvera.

 

Diplôme = Anachorète du 11ème siècle, Saint DIPLOME se nourrissait de Papyrus.

 

Encyclique = Terme de géométrie descriptive désignant la projection d’un sphéroïdal sur le -plan Mystique.

 

"SOUVENIRS D'UN  VOYAGE AUX U.S.A."

par Alfred CHANOZ

 

Première partie : le voyage proprement dit

 

C'est grâce à un concours publicitaire que je me suis retrouvé un beau soir dans un hôtel de WASHINGTON. Nous nous étions envolés d'ORLY  le 1 er Avril à bord d’un boeïng 707 d'AIR France, magnifique appareil qui ne craint pas les tempêtes de neige comme celle que nous avons subi au départ.

Le voyage s'est effectué à une altitude de 11 000 mètres et à une vitesse de croisière d'environ 800 km/h . Nous avons atterri sur l'aéroport de Dulles près de WASHINGTON. Acheminés par cars nous avons rejoint notre hôtel près du Capitole.

 

Le 2 Avril, visite de la ville et des environs : Ford Théâtre, la Maison Blanche, le Capitole. Nous avons traversé le Potomac et nous  visité-le cimetière d'Arlington, la tombe du soldat inconnu, le mémorial de John F. KENNEDY, la tombe provisoire de son frère Bob  et les milliers de tombes : spectacle à la fois grandiose par l'immensité et émouvant par la simplicité. Après déjeuner la visite continua vers ALEXANDRIA, le Pentagone et autres hauts lieux historiques.

Le 3 Avril, 9 h départ pour NEW-YORK. Visite de BALTIMORE, ville très renommée par l'activité de son port ; PHILADELPHIE berceau des U.S.A. ; puis c'est l'arrivée à NEW-YORK vers 19 h où on nous logea dans un hôtel de 2 500 chambres 47 étages près de Madison Square Garden.

Le 4 Avril, visite de la ville par autocar ; Greenwich Village, le refuge des drogués et des hippies ; Chinatown, le quartier chinois ; Wall Street ; Les Nations-Unies ; Park Avenue ; Rockefeller Center où se trouve une très jolie patinoire en plein air ; l'Empire State Building - 350 m de haut, 102 étages, 74 ascenseurs, 6.500 chambres. Notre visite s'est poursuivie par Central Park les cathédrales St Jean et St Patrick les principaux théâtres de NEW-YORK et enfin les quartiers noirs d’Harlem. Pour rejoindre le restaurant français "Le Champignon" où nous devions déjeuner, nous avons emprunté la 5ème Avenue où résident de nombreuses personnalités et les plus grandes vedettes. L'après-midi était libre et les 140 personnes du voyage en profitèrent pour faire de la correspondance, du "shopping" ou aller au spectacle.

Le dimanche 5 Avril, petit déjeuner et matinée libre. L'après-midi nous avons fait le tour de Manhattan en bateau, promenade de 56 km qui a duré 3 heures et qui nous a donné l'occasion d'avoir de magnifiques vues de NEW-YORK et d'admirer les nombreux ponts d'architectures différentes suivant la période de construction : le plus récent pèse un million de tonnes. Le soir nous sommes allés visiter le quartier de Broadway, le Pigalle new-yorkais, où les enseignes lumineuses foisonnent. Nous avons dîné dans un restaurant français "La Crêpe" dont le gérant était français.

Le lendemain 6 Avril,, nouveau départ pour BOSTON distant de 380 km. Surprise : la route était enneigée et les lacs gelés bien que cette partie des ETATS-UNIS soit située à la même latitude que notre frontière des Pyrénées. Cette ville est celle qui rappelle le plus l'Europe : elle a été construite par des puritains anglais qui ont conservé beaucoup de traditions-européennes. Là aussi on nous installa dans un grand hôtel (1.150 chambres) avec un hall très vaste et splendidement décoré.

Le mardi 7 Avril nous avons visité la ville et surtout la très célèbre université d'Harvard. C'est une véritable cité mais qui ne donne pas l'impression de se trouver en caserne car il s'agit pratiquement d'un quartier intégré dans la ville où la circulation est libre. Par contre le coût des études y est très élevé. Nous avons rejoint l'aérodrome de BOSTON dans la soirée d'où nous avons décollé à 18 h 47 heure locale pour se poser à ORLY à 7 h contents d'avoir effectué un beau voyage, mais aussi de retrouver notre chère France.

Deuxième partie :

Impressions de voyage

 

La partie Nord-Est des ETATS-UNIS  que nous avons visitée, est un pays de contrastes. Les grandes villes, comme NEW-YORK, WASHINGTON, sont très sales. En effet la présence, de nombreux et très hauts buildings implique l'amoncellement de tonnes de détritus que l’on ne sait comment détruire. Là, plus qu'ailleurs, même la pollution est un problème qui se pose constamment.

Et dans un pays neuf comme celui-là, ce problème n'a pas été résolu et ces détritus s'amoncellent  à l'entour des villes ce qui est loin d'être sain et esthétique.

Par contre, les Américains n'ont aucun complexe devant le travail à faire, quel qu'il soit, pourvu qu'il rapporte. Ils ont un rythme de vie plus accéléré que le nôtre Beaucoup de personnes exercent pendant leurs loisirs, un second métier : chauffeur de taxi, boueux, et même les enfants ont .appris, dès leur plus, jeune âge à travailler pour gagner leur argent de poche.

Aux U.S.A. ce sont d'abord les capacités qui entrent en compétition et il n'est pas rare de voir un moins de 30 ans remplacer un directeur d'usine de 50 ans à qui on a fait comprendre que son successeur lui était supérieur. Accepterait-on cela en France ?

Les U.S.A. sont un pays neuf et ils n'ont pas comme nous tout un passé à surmonter. L'Américain dépense plus que nous mais pas de là même façon. Il mange pour vivre et ne vît pas pour manger. Il consacre majeure partie de son budget à sa maison et à son aménagement intérieur La majorité de ceux qui travaillent dans les principales villes n'y habite pas. Ils possèdent ou louent une maison souvent construite en bois, au milieu d'un espace de verdure, à quelquefois plus de 20 km de leur travail. Il faut dire que sur les routes, la circulation pourtant très dense est relativement facile. Dans les grandes villes comme NEW-YORK, aux rues perpendiculaires à sens unique où l'on circule très facilement en voiture, on qualifie de vieux ce qui date de 25 ans et on construit sans arrêt de nouveaux buildings (Wall Street Building 110 étages 500 m).

En conclusion, ce n'est pas après un aussi bref séjour que je me hasarderai à faire des comparaisons ; pour apprécier la vie américaine, il faut y travailler et y vivre.

 

Une page d'Histoire extraite du Livre "Second drame de Maubeuge

Histoire de la 101ème Division de Forteresse".

Par le Commandant BOURON - Imprimerie LUSSAU de Fontenay le Comte.

 

"Mai 1940. Le Bloc d'Amfroipret que commande le Lieutenant ARNOLD est situé à la côte 143 au nord et près de la route d'Amfroipret à Bermeries. C'est un ouvrage non achevé, dont les embrasures sont obstruées par des sacs-à-terre. Il a comme armement un canon de 25, une mitrailleuse et un fusil-mitrailleur.

Le 18, le Lieutenant Arnold a reçu, comme les autres chefs du Bloc, l'ordre suivant du Capitaine Ballif; « Des infiltrations ennemies sont signalées dans la forêt de Mormal. Enfermez-vous dans vos ouvrages et tenez bon. Une contre-attaque s'organise Vive la France ». Peu après, le Bloc d'Amfroipret est menacé par l'infanterie et les chars ennemis, à la fois au sud et à l'est.

Et c'est là que commence l'imprécision des témoignages … Ce que nous savons, c'est que le Lieutenant ARNOLD n'a pas été tué dans son Bloc. Préssentant que ses étroits créneaux de sacs-à-terre ne lui permettront pas de se défendre dans la double direction d'attaque ennemie et qu'ils ne lui offriront au surplus qu'une protection dérisoire, le chef d’Amfroipret a-t-il .de sa propre initiative, fait sortir ses armes pour se battre ciel libre ?…

Une autre hypothèse, toutefois, nous est offerte : une note retrouvée le 17 Juillet 1940 et signée du Capitaine Ballif, demandait que l'on mit en batterie au carrefour de la Boëte "un canon de 25 derrière des moëllons et des sacs-à-terre", et que pendant la nuit on disposât des mines pour renforcer ce barrage anti-chars. Est-ce au reçu de cette note, écrite le 21 mai à 17 heures,, qu' ARNOLD sortit ses armes et les porta à l'emplacement fixé par son chef ? Sans doute ne le saurons-nous jamais … Mais c'est bien vers ce carrefour de la Boëte que le corps du Lieutenant ARNOLD fut découvert le 9 Novembre 1940, entouré de ses cinq hommes.

Jamais nous ne saurons non plus comment se déroula ce combat et combien d'ennemis tombèrent sous les balles de cette petite phalange restée groupée autour de son chef jusque par delà la mort …"

 

Suite à un camouflet

 

(*) Larousse : Camouflet : bouffée de fumée que l’on souffle au nez de quelqu'un avec un cornet de papier, ou autrement : mortification.

 

Un soufflet ! Passe encore, il en est qui m'agréent

Et je n'en ferai pas prétexte à simagrées.

Mais c'est un CAMOUFLET qu'en public on m'inflige

Ce n'est pas qu'en principe la fumée m'afflige,

Mais si j'aime à humer une bonne bouffée

C'est seulement quand c'est ma pipe qui la fait

Et, suivant Cyrano en sa fierté gasconne,

Je ne me laisserais enfumer par personne.

Quoi ! Ne pas relever un si flagrant défi

Et passer pour un pleutre aux yeux de mes amis ?

Mieux vaut, dans un tel cas, que notre orgueil éclate

Quand, pour nous provoquer, c'est ce vice qu'on flatte.

Ainsi, sans nul remord, je vais croiser ... le vers

Bien qu'instruit des talents du redoutable Albert.

Je sais que son défi faisait état de prose

Mais l’on m'accordera que l'offensé dispose,

Selon l'usage ancien, des armes de son choix«

Ma prose est indigente, et si non vers déçoit,

Du moins j'en puis fourbir une secrète botte

Puisqu'il ne s’agit là que d'un art de parlotte

Cependant que la prose exige des idées

Que ne peut enfanter mon esprit dégradé.

Tant pis si je trébuche en butant sur la rime

Ou si je perds le souffle en montant vers les cimes.

 

ENVOI

 

(à Albert Berquet)

 

J'ai relevé le gant. Es-tu content, Berquet ?

Sur la sombre galère où tu m'as embarqué

Je vais devoir trimer - le Bic en main pour rame –

Sur les flots ténébreux des mers de vague à l'âme.

 

0 poète imprudent, morne est mon avenir !

Sauf si mon désespoir t'incite à compatir

Et t'inspire l'idée de me tendre la main

Pour, ensemble, teinter d'humour nos lendemains.

 

En m'insufflant ton camouflet dans les narines

Sans que j'aie, pour autant, fait tout une tartine

De cette facétie fumante inopinée,

Tu m'as déjà tiré... trente six vers du nez !

 

Léo SOUFFLET. 15/08/1976.

LES AUTEURS

 

QUATRAINS

 

Léonide SOUFFLET

 

DEFINITIONS

 

Serge DENIS

 

RECIT DE VOYAGE

 

     Alfred CHANOZ                                                      15

 

CONTES ET POEMES

 

Albert BERQUET

Vous en souvîntes-vous ?                              2

La première visite                                 3

Souvenirs à l’ occasion de la venue de Mr BLOQUEAU 5

L’ échelle et l'arrosoir                            6

Racine                                       7

Les Anciens de l' E. P. S. de BAVAY (acrostiche) 8

Une histoire de con                            8

Le j eu de crosse                                9

Difficultés pour composer un menu                  10

Provocation                                11

L’E. P. S. (chanson)                            11

El’ grand’ décision                             12

 

Henri JOCAILLE

 

Les cholettes (chanson)                            13

 

Léonide SOUFFLET

 

Printemps 1928                                 14

Suite à un camouflet                           17

Envoi à Albert BERQUET                          17

 

Une page d' HISTOIRE à la mémoire d' ARNOLD                      16